L'Eglise Catholique de Bex

Description

Elle offrait un nouveau lieu de culte à la communauté catholique de Bex qui en avait été privé depuis que l’église St-Clément avait été consacrée au culte protestant, en 1528. Elle est transformée entre 1937 et 1949 par l’architecte Italo Ferrari ; le peintre Paul Monnier réalise l’ensemble des vitraux de l’église qui relatent les Sept sacrements du Christ. Entre 1948 et 1952, le théologien catholique suisse Maurice Zundel a occupé une pièce aménagée dans le clocher.

En février 1528, les autorités et la population de Bex se sont prononcées en faveur de la religion réformée. Le 5 mars 1528, la messe a été abolie dans l’église St-Clément (devenue temple protestant) et les objets du culte catholiques dispersés ; on dit que l’autel a, par exemple, été acquis par la paroisse de Troistorrents (VS). Pendant plus de 300 ans, la messe catholique n’est plus célébrée à Bex. Cependant, au 19e siècle, l’afflux de touristes a pour effet une diversification religieuse. Ainsi, vers 1860, on pouvait assister à Bex à un culte réformé, un culte anglican, à un culte luthérien, à un culte libriste, à un culte darbyste, ou à une messe catholique ; celle-ci avait lieu dans une salle de l’Hôtel des Salines (jusqu’en 1869), puis dans le temple protestant de Bex entre 1870 et 1878, à condition que l’on n’y brûle pas d’encens et que l’on n’y fasse pas de processions. L’accroissement de la communauté catholique aboutit à la demande de construction d’une église, achevée en 1885 et dédiée à St-Clément (comme l’église primitive de Bex, devenue temple protestant). La cure est construite en 1891. Une école catholique voit le jour à côté de la cure, en 1895. En 1900, on recensait sur la commune de Bex 824 catholiques. L’église subit des transformations de 1937 à 1949 : inspiré par des monuments italiens, l’architecte lausannois Italo Ferrari (1910-1987), rehausse façade et clocher, ajoute des bas-côtés et un baptistère, recouvre les parois intérieures de dalles de pierre de Solnhofen. Il s’inspire de la basilique Saint-Apollinaire de Ravenne pour remodeler tout l’édifice et transformer le clocher en campanile. Le sculpteur Georges Blardonne réalise l’autel et la chaire en marbre de Saillon. Le tabernacle est en marbre jaune de Sienne. Le Valaisan Paul Monnier (1907-1982) – auteur de décorations intérieures et de vitraux dans plus de 60 églises en France et en Suisse – réalise les vitraux et les mosaïques. On note dans son œuvre bellerine une utilisation symbolique des couleurs : le vert pour la Mort, le rouge pour l’Amour-Passion, l’or pour la Gloire. La chaire et l’autel en marbre de Saillon, et le tabernacle en marbre de Sienne sont dus au sculpteur genevois Georges Blardone (1907-1998). En 1998, les vitraux de P. Monnier ont été utilisés pour illustrer un texte du poète mystique français Patrice de la Tour du Pin (1911-1975), écrit en 1946 à l’occasion du pèlerinage à Lourdes des rapatriés français de la Seconde Guerre mondiale Le prêtre et théologien catholique suisse Maurice Zundel a occupé une chambre-bureau dans le clocher de l'église, entre 1948 et 1952. Cette pièce avait été aménagée à son intention par un de ses amis, le curé Heimgartner, qui était en charge de la paroisse de Bex. Les ouvrages de M. Zundel parus au début des années 1950, comme Recherche du Dieu inconnu (Paris, 1949) ou Rencontre du Christ (Paris, 1951), ont été en partie écrits durant ce séjour bellerin. Profitant des travaux de réaménagement du chauffage et de rénovation de l’église St-Clément, la Paroisse catholique de Bex a réalisé en 2019-2020 un nouvel espace liturgique. Le mobilier, constitué des marbres de Saillon existants à valeur historique, a été entièrement recréé. Le concept a été réalisé par l’architecte parisien Jean-Marie Duthilleul qui a développé sa réflexion à partir du texte conciliaire Vatican II sur la liturgie. Ainsi, le nouvel autel massif fait référence à la qualification du Christ comme pierre angulaire de l'Eglise ; l’espace de célébration, axé autour de l’ambon et du baptistère, rappelle l’entrée des fidèles dans l’Eglise par le baptême ; les bancs, disposés en U en direction du chœur et du nouvel autel, privilégient les regards et le sentiment d’appartenir à une même communauté.

Informations Pratiques

Pour en savoir plus : Fiche n° 250 du recensement architectural du Canton de Vaud Ch. Buffat, Guide du promeneur à Bex, Bex, 1879. R. A. Houriet, Bex du régime bernois à la révolution vaudoise, Bex, 1957. R. A. Houriet, Bex (collection Trésors de mon pays, 140), Neuchâtel, 1972. A. Menciotti-Manni, « La paroisse catholique de Bex », Revue du Mandement, 46, 2013. P. de la Tour du Pin, Chemin de croix, édité par G. Athanasiadès et M. Maret, Editions Saint–Augustin, St-Maurice, 1998. F. M. Bussard, « Nouvelles », Les Echos de St-Maurice, 41, 1942. Ph. Gagnebin, Le don de l’esprit, Editions Saint-Augustin, St-Maurice, 2000.

Elle offrait un nouveau lieu de culte à la communauté catholique de Bex qui en avait été privé depuis que l’église St-Clément avait été consacrée au culte protestant, en 1528. Elle est transformée entre 1937 et 1949 par l’architecte Italo Ferrari ; le peintre Paul Monnier réalise l’ensemble des vitraux de l’église qui relatent les Sept sacrements du Christ. Entre 1948 et 1952, le théologien catholique suisse Maurice Zundel a occupé une pièce aménagée dans le clocher.

En février 1528, les autorités et la population de Bex se sont prononcées en faveur de la religion réformée. Le 5 mars 1528, la messe a été abolie dans l’église St-Clément (devenue temple protestant) et les objets du culte catholiques dispersés ; on dit que l’autel a, par exemple, été acquis par la paroisse de Troistorrents (VS). Pendant plus de 300 ans, la messe catholique n’est plus célébrée à Bex. Cependant, au 19e siècle, l’afflux de touristes a pour effet une diversification religieuse. Ainsi, vers 1860, on pouvait assister à Bex à un culte réformé, un culte anglican, à un culte luthérien, à un culte libriste, à un culte darbyste, ou à une messe catholique ; celle-ci avait lieu dans une salle de l’Hôtel des Salines (jusqu’en 1869), puis dans le temple protestant de Bex entre 1870 et 1878, à condition que l’on n’y brûle pas d’encens et que l’on n’y fasse pas de processions. L’accroissement de la communauté catholique aboutit à la demande de construction d’une église, achevée en 1885 et dédiée à St-Clément (comme l’église primitive de Bex, devenue temple protestant). La cure est construite en 1891. Une école catholique voit le jour à côté de la cure, en 1895. En 1900, on recensait sur la commune de Bex 824 catholiques. L’église subit des transformations de 1937 à 1949 : inspiré par des monuments italiens, l’architecte lausannois Italo Ferrari (1910-1987), rehausse façade et clocher, ajoute des bas-côtés et un baptistère, recouvre les parois intérieures de dalles de pierre de Solnhofen. Il s’inspire de la basilique Saint-Apollinaire de Ravenne pour remodeler tout l’édifice et transformer le clocher en campanile. Le sculpteur Georges Blardonne réalise l’autel et la chaire en marbre de Saillon. Le tabernacle est en marbre jaune de Sienne. Le Valaisan Paul Monnier (1907-1982) – auteur de décorations intérieures et de vitraux dans plus de 60 églises en France et en Suisse – réalise les vitraux et les mosaïques. On note dans son œuvre bellerine une utilisation symbolique des couleurs : le vert pour la Mort, le rouge pour l’Amour-Passion, l’or pour la Gloire. La chaire et l’autel en marbre de Saillon, et le tabernacle en marbre de Sienne sont dus au sculpteur genevois Georges Blardone (1907-1998). En 1998, les vitraux de P. Monnier ont été utilisés pour illustrer un texte du poète mystique français Patrice de la Tour du Pin (1911-1975), écrit en 1946 à l’occasion du pèlerinage à Lourdes des rapatriés français de la Seconde Guerre mondiale Le prêtre et théologien catholique suisse Maurice Zundel a occupé une chambre-bureau dans le clocher de l'église, entre 1948 et 1952. Cette pièce avait été aménagée à son intention par un de ses amis, le curé Heimgartner, qui était en charge de la paroisse de Bex. Les ouvrages de M. Zundel parus au début des années 1950, comme Recherche du Dieu inconnu (Paris, 1949) ou Rencontre du Christ (Paris, 1951), ont été en partie écrits durant ce séjour bellerin. Profitant des travaux de réaménagement du chauffage et de rénovation de l’église St-Clément, la Paroisse catholique de Bex a réalisé en 2019-2020 un nouvel espace liturgique. Le mobilier, constitué des marbres de Saillon existants à valeur historique, a été entièrement recréé. Le concept a été réalisé par l’architecte parisien Jean-Marie Duthilleul qui a développé sa réflexion à partir du texte conciliaire Vatican II sur la liturgie. Ainsi, le nouvel autel massif fait référence à la qualification du Christ comme pierre angulaire de l'Eglise ; l’espace de célébration, axé autour de l’ambon et du baptistère, rappelle l’entrée des fidèles dans l’Eglise par le baptême ; les bancs, disposés en U en direction du chœur et du nouvel autel, privilégient les regards et le sentiment d’appartenir à une même communauté.

Informations Pratiques

Pour en savoir plus : Fiche n° 250 du recensement architectural du Canton de Vaud Ch. Buffat, Guide du promeneur à Bex, Bex, 1879. R. A. Houriet, Bex du régime bernois à la révolution vaudoise, Bex, 1957. R. A. Houriet, Bex (collection Trésors de mon pays, 140), Neuchâtel, 1972. A. Menciotti-Manni, « La paroisse catholique de Bex », Revue du Mandement, 46, 2013. P. de la Tour du Pin, Chemin de croix, édité par G. Athanasiadès et M. Maret, Editions Saint–Augustin, St-Maurice, 1998. F. M. Bussard, « Nouvelles », Les Echos de St-Maurice, 41, 1942. Ph. Gagnebin, Le don de l’esprit, Editions Saint-Augustin, St-Maurice, 2000.

Emplacement
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